Tahiti est une île de la Polynésie française (collectivité d’outre-mer) située dans le sud de l’Océan Pacifique. Elle fait partie du groupe des îles du Vent, et de l’archipel de la Société. Cette île haute et montagneuse, d'origine volcanique, est entourée d'un récif de corail. L'île est composée de deux parties - Tahiti Nui, la plus importante, et Tahiti Iti également appelée la Presqu'île, reliées entre elles par l'isthme de Taravao.
Avec 1 042 km² et 178 173 habitants, Tahiti est à la fois la plus grande et la plus peuplée des îles de la Polynésie française. L’île concentre l’essentiel des activités économiques de l’archipel polynésien ; la ville de Papeetē, située sur la côte nord-ouest de l’île, est la capitale de la Polynésie Française et en abrite toutes les institutions politiques. Le tourisme contribue fortement à l’économie de l’île, d’autant que Tahiti abrite le seul aéroport international de la Polynésie, lui donnant le statut de porte d’entrée du territoire.
L’histoire de Tahiti a été marquée tout d’abord par le peuplement de l’île par les navigateurs polynésiens, d’origine austronésienne, puis par la découverte de l’île par les explorateurs européens. Les échanges avec les européens ont permis à une famille tahitienne, les Pōmare, d’imposer leur autorité sur l’ensemble de l’île. À partir de la fin du xviiie siècle, l’île fut colonisée par des missionnaires protestants anglais, puis devint protectorat français au milieu du xixe siècle. L’île devint ensuite une colonie, membre des Établissements français de l'Océanie, avant d’être rattachée à un ensemble d’archipels qu’on appellerait la Polynésie française.
Avec 1 042 km² et 178 173 habitants, Tahiti est à la fois la plus grande et la plus peuplée des îles de la Polynésie française. L’île concentre l’essentiel des activités économiques de l’archipel polynésien ; la ville de Papeetē, située sur la côte nord-ouest de l’île, est la capitale de la Polynésie Française et en abrite toutes les institutions politiques. Le tourisme contribue fortement à l’économie de l’île, d’autant que Tahiti abrite le seul aéroport international de la Polynésie, lui donnant le statut de porte d’entrée du territoire.
L’histoire de Tahiti a été marquée tout d’abord par le peuplement de l’île par les navigateurs polynésiens, d’origine austronésienne, puis par la découverte de l’île par les explorateurs européens. Les échanges avec les européens ont permis à une famille tahitienne, les Pōmare, d’imposer leur autorité sur l’ensemble de l’île. À partir de la fin du xviiie siècle, l’île fut colonisée par des missionnaires protestants anglais, puis devint protectorat français au milieu du xixe siècle. L’île devint ensuite une colonie, membre des Établissements français de l'Océanie, avant d’être rattachée à un ensemble d’archipels qu’on appellerait la Polynésie française.
Un climat tropical
Le climat de Tahiti est de type tropical maritime humide. On distingue généralement deux grandes saisons2 :
La saison chaude, de novembre à avril (l'été austral)
La saison fraîche, de mai à octobre (l'hiver austral)
Température moyenne mensuelle à Fa'a'a en 2007 en °C (source : ISPF3)
Jan. Fév. Mar. Avr. Mai Jui. Jui. Aoû. Sep. Oct. Nov. Déc.
Température 27,6 28,5 28,5 28 27,4 26,6 25,4 26 26 26,3 26,9 26,4
À Tahiti, contrairement à d'autres îles de Polynésie française, ce cycle est bien marqué, avec des précipitations bien plus importantes en saison chaude qu'en saison fraîche. Les pluies sont notamment importantes pendant les mois de décembre et de janvier. Il existe cependant une différence de climat entre la partie est, exposée à l'alizé et dite sous le vent, plus humide, et la partie ouest de l’île, dite du vent, plus sèche. Il tombe ainsi en moyenne 3,550 mm d’eau par an sur la commune de Hitia'a, localisée sur la côte est, tandis que de l’autre côté de l’île, comme à Puna'auiā, il ne pleut que de 1,500 mm d’eau par an. De même, il pleut davantage sur les hauteurs de l'île que sur les côtes.
Tahiti se trouve sur un nœud de résonance de la marée lunaire (point amphidromique) ce qui l'annule donc totalement. Ne reste que la composante de marée due au soleil, qui est beaucoup plus faible et synchronisée avec l'astre en question. Conséquences :
Le marnage est très faible : l'amplitude de la marée n'excède pas 0,40 m4
La marée est toujours basse le matin, haute peu après midi, basse le soir et haute à nouveau au milieu de la nuit. Ce phénomène n'existe qu'à Tahiti, près des îles Malouines et en plusieurs endroits au large des îles britanniques (s’il existe d'autres points amphidromiques un peu partout dans les océans, il n'y a pas forcément d'île à ces endroits…).
Tahiti est située dans une zone où il existe des risques de cyclone. Ainsi, en 1983, lors de l’Ouragan Veena, les vents ont atteint plus de 230 km/h et, en l’espace de 48 heures, 420 mm d’eau sont tombés sur la côte Est de Tahiti.
Une tendance régionale au réchauffement climatique existe, notamment lors des épisodes dits El Niño ; décembre 2009 a ainsi été le mois le plus chaud jamais mesuré dans les îles de la Société. La station-météo de l'aéroport de Fa'a'a a indiqué une moyenne de 29 °C pour le mois (le record antérieur était 28,9 °C en mars 1998). Le 31 décembre, il a fait 33,2 °C, nouveau record pour une journée de décembre (en décembre 1990 on avait déjà atteint 33,1 °C). À Pora Pora, la moyenne mensuelle a été de 28,6 °C, égalant le record de décembre 2003. En décembre 2009, la température de l'océan était de 2 °C supérieure à la normale.
Le climat de Tahiti est de type tropical maritime humide. On distingue généralement deux grandes saisons2 :
La saison chaude, de novembre à avril (l'été austral)
La saison fraîche, de mai à octobre (l'hiver austral)
Température moyenne mensuelle à Fa'a'a en 2007 en °C (source : ISPF3)
Jan. Fév. Mar. Avr. Mai Jui. Jui. Aoû. Sep. Oct. Nov. Déc.
Température 27,6 28,5 28,5 28 27,4 26,6 25,4 26 26 26,3 26,9 26,4
À Tahiti, contrairement à d'autres îles de Polynésie française, ce cycle est bien marqué, avec des précipitations bien plus importantes en saison chaude qu'en saison fraîche. Les pluies sont notamment importantes pendant les mois de décembre et de janvier. Il existe cependant une différence de climat entre la partie est, exposée à l'alizé et dite sous le vent, plus humide, et la partie ouest de l’île, dite du vent, plus sèche. Il tombe ainsi en moyenne 3,550 mm d’eau par an sur la commune de Hitia'a, localisée sur la côte est, tandis que de l’autre côté de l’île, comme à Puna'auiā, il ne pleut que de 1,500 mm d’eau par an. De même, il pleut davantage sur les hauteurs de l'île que sur les côtes.
Tahiti se trouve sur un nœud de résonance de la marée lunaire (point amphidromique) ce qui l'annule donc totalement. Ne reste que la composante de marée due au soleil, qui est beaucoup plus faible et synchronisée avec l'astre en question. Conséquences :
Le marnage est très faible : l'amplitude de la marée n'excède pas 0,40 m4
La marée est toujours basse le matin, haute peu après midi, basse le soir et haute à nouveau au milieu de la nuit. Ce phénomène n'existe qu'à Tahiti, près des îles Malouines et en plusieurs endroits au large des îles britanniques (s’il existe d'autres points amphidromiques un peu partout dans les océans, il n'y a pas forcément d'île à ces endroits…).
Tahiti est située dans une zone où il existe des risques de cyclone. Ainsi, en 1983, lors de l’Ouragan Veena, les vents ont atteint plus de 230 km/h et, en l’espace de 48 heures, 420 mm d’eau sont tombés sur la côte Est de Tahiti.
Une tendance régionale au réchauffement climatique existe, notamment lors des épisodes dits El Niño ; décembre 2009 a ainsi été le mois le plus chaud jamais mesuré dans les îles de la Société. La station-météo de l'aéroport de Fa'a'a a indiqué une moyenne de 29 °C pour le mois (le record antérieur était 28,9 °C en mars 1998). Le 31 décembre, il a fait 33,2 °C, nouveau record pour une journée de décembre (en décembre 1990 on avait déjà atteint 33,1 °C). À Pora Pora, la moyenne mensuelle a été de 28,6 °C, égalant le record de décembre 2003. En décembre 2009, la température de l'océan était de 2 °C supérieure à la normale.
Le peuplement de l’île de Tahiti
Les migrations austronésiennes
Les premiers Tahitiens seraient arrivés environ 300 ans après J.-C., après une longue migration depuis l’Asie du Sud-Est ou l’Indonésie, via les archipels des Fidji, des Sāmoa et des Tonga.
Cette hypothèse d'une émigration depuis le Sud-Est asiatique est étayée par de nombreuses preuves linguistiques, biologiques et archéologiques. Par exemple, les langues des Fidji et de la Polynésie appartiennent toutes au même sous-groupe océanien, le fidjien-polynésien, qui fait lui-même partie de la grande famille des langues austronésiennes.
Cette émigration à travers plusieurs centaines de kilomètres de haute mer, a été rendu possible par l’emploi de pirogues à balancier pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de long et transporter familles et animaux domestiques. Ainsi, en 1770, James Cook remarque à Tahiti un bateau de 33 mètres de long, pouvant progresser à la voile ou aux pagaies13.
La civilisation pré-européenne
Avant l’arrivée des Européens, l’île est divisée en différentes chefferies, territoires bien précis dominés par un clan. Ces chefferies sont liées entre elles par des rapports d’allégeance fondés sur les liens de parenté de leurs dirigeants et leur puissance guerrière14. Le clan le plus important de l’île est celui des Teva15, dont le territoire s’étend de la presqu’île au sud de Tahiti Nui. Le clan des Teva est composé des Teva i Uta (Teva de l'intérieur) et des Teva i Tai (Teva de la mer), et est dirigé par Amo et Purea16.
Un clan est composé d’un chef (ari’i rahi), des nobles (ari’i) et des sous-chefs ( 'Īato'ai). Les ari’i, descendants des dieux polynésiens, sont investis du mana (pouvoir, puissance surnaturelle). Ils portent traditionnellement des ceintures de plumes rouges, symbole de leur pouvoir. Le chef de clan n’a pas le pouvoir absolu. Il doit composer avec les ari’i et les 'Īato'ai lors de conseils ou d’assemblées générales, notamment en cas de guerre15. Plus les ari’i sont éloignés du chef de clan, plus ils sont autonomes et forment un contrepoids à son autorité.
Les clans sont organisés autour du « marae », lieu de culte sacré en plein air. Ces marae sont véritablement le cœur de la vie religieuse et sociale du clan : on y invoque les dieux, intronise les chefs, on y prépare la guerre et la pêche, on y célèbre les naissances et les décès. Il existe une hiérarchie des marae, allant du simple marae familial au marae royal. La taille du marae est proportionnelle à l’influence de la famille. Un des marae royaux de Tahiti est Farepu’a, construit à l’avènement de Tetuana’e Nui (voir plus bas : patrimoine archéologique). Les marae sont protégés par le tapu, interdit absolu et sacré, dont la transgression attire la malédiction. Le terme passera d’ailleurs dans les langues occidentales : tabou.
La découverte de Tahiti par les Européens
La rencontre de Wallis et d'Oberea
Pedro Fernandes de Queirós a peut-être été le premier Européen à apercevoir en 1606 l’île de Tahiti, qu’il aurait nommée Sagitaria (ou Sagittaria). Cependant, le fait que l'île qu'il a vu soit Tahiti n'a pu être confirmé de façon probante.
Le premier Européen à visiter Tahiti est donc le lieutenant Samuel Wallis qui accoste le 17 juin 176717 dans la Baie de Matavai, située sur le territoire de la chefferie de Pare ('Ārue/Māhina), dirigée par la cheffesse "Oberea" (Purea). Wallis baptise l’île « Île du Roi George ». Les premiers contacts sont difficiles, puisque le 24 et le 26 juin 176718, des pirogues tentent de prendre le navire à l’abordage, soit par crainte d’une installation durable des Anglais, soit pour s’approprier les objets métalliques du navire. En représailles, les marins anglais tirent sur les pirogues et la foule située sur les collines. En réaction à cette puissante contre-attaque, les habitants de la Baie déposent des offrandes aux Anglais, manifestant ainsi leur volonté de paix ou de soumission19. Suite à cette épisode, Samuel Wallis entretient des relations cordiales avec la cheffesse "Oberea" (Purea)et reste sur l’île jusqu’au 27 juillet 176720.
La baie de Matavai, peinte par William Hodges, membre d'une expédition de Cook
Le 2 avril 176821, c’est au tour de Louis-Antoine de Bougainville d’accoster dans la Baie de Matavai. Il ne reste qu’une dizaine de jours dans cette île qu’il surnomme la « Nouvelle-Cythère », en hommage à l’accueil chaleureux et à la douceur des mœurs tahitiennes. Le récit qu’il fera de son escale contribuera à la création du mythe du paradis polynésien et alimentera le thème du bon sauvage, cher à Jean-Jacques Rousseau et alors très à la mode. À partir de cette date jusqu'à la fin du xviiie siècle, le nom de l'île est phonétiquement orthographié « Taïti ». À partir du xixe siècle, l'orthographe tahitienne « Tahiti » devient l'usage en français22.
En juillet 1768, James Cook est missionné par la Royal Society pour observer le transit de Vénus devant le soleil, phénomène qui doit être visible depuis Tahiti le 3 juin 176923. Il arrive à Tahiti à bord de l’Endeavour en avril 1769 et reste sur l’île pendant 3 mois24. Ce séjour permet de réaliser pour la première fois un véritable travail d’observation ethnographique et scientifique de l’île. Assisté du botaniste Joseph Banks, et du dessinateur Sydney Parkinson, Cook rassemble de précieuses informations sur la faune et la flore, ainsi que sur la société, la langue et les coutumes. Son équipe entretient par ailleurs des relations amicales avec la cheffesse "Oberea" (Purea), qu’ils prennent par erreur pour la reine de Tahiti. Ces échanges favoriseront la création de la dynastie Pōmare.
Cook revient à Tahiti entre le 15 août et le 1er septembre 1773, et une dernière fois entre le 13 août et le 8 décembre 1777. Lors de ce dernier séjour, il accompagne le chef Tu (neveu de la cheffesse "Oberea" (Purea)) lors d’une expédition guerrière à Mo'orea ('Aimeo). Cook refuse cependant d’apporter son soutien militaire et se contente de visiter l’île.
Les migrations austronésiennes
Les premiers Tahitiens seraient arrivés environ 300 ans après J.-C., après une longue migration depuis l’Asie du Sud-Est ou l’Indonésie, via les archipels des Fidji, des Sāmoa et des Tonga.
Cette hypothèse d'une émigration depuis le Sud-Est asiatique est étayée par de nombreuses preuves linguistiques, biologiques et archéologiques. Par exemple, les langues des Fidji et de la Polynésie appartiennent toutes au même sous-groupe océanien, le fidjien-polynésien, qui fait lui-même partie de la grande famille des langues austronésiennes.
Cette émigration à travers plusieurs centaines de kilomètres de haute mer, a été rendu possible par l’emploi de pirogues à balancier pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de long et transporter familles et animaux domestiques. Ainsi, en 1770, James Cook remarque à Tahiti un bateau de 33 mètres de long, pouvant progresser à la voile ou aux pagaies13.
La civilisation pré-européenne
Avant l’arrivée des Européens, l’île est divisée en différentes chefferies, territoires bien précis dominés par un clan. Ces chefferies sont liées entre elles par des rapports d’allégeance fondés sur les liens de parenté de leurs dirigeants et leur puissance guerrière14. Le clan le plus important de l’île est celui des Teva15, dont le territoire s’étend de la presqu’île au sud de Tahiti Nui. Le clan des Teva est composé des Teva i Uta (Teva de l'intérieur) et des Teva i Tai (Teva de la mer), et est dirigé par Amo et Purea16.
Un clan est composé d’un chef (ari’i rahi), des nobles (ari’i) et des sous-chefs ( 'Īato'ai). Les ari’i, descendants des dieux polynésiens, sont investis du mana (pouvoir, puissance surnaturelle). Ils portent traditionnellement des ceintures de plumes rouges, symbole de leur pouvoir. Le chef de clan n’a pas le pouvoir absolu. Il doit composer avec les ari’i et les 'Īato'ai lors de conseils ou d’assemblées générales, notamment en cas de guerre15. Plus les ari’i sont éloignés du chef de clan, plus ils sont autonomes et forment un contrepoids à son autorité.
Les clans sont organisés autour du « marae », lieu de culte sacré en plein air. Ces marae sont véritablement le cœur de la vie religieuse et sociale du clan : on y invoque les dieux, intronise les chefs, on y prépare la guerre et la pêche, on y célèbre les naissances et les décès. Il existe une hiérarchie des marae, allant du simple marae familial au marae royal. La taille du marae est proportionnelle à l’influence de la famille. Un des marae royaux de Tahiti est Farepu’a, construit à l’avènement de Tetuana’e Nui (voir plus bas : patrimoine archéologique). Les marae sont protégés par le tapu, interdit absolu et sacré, dont la transgression attire la malédiction. Le terme passera d’ailleurs dans les langues occidentales : tabou.
La découverte de Tahiti par les Européens
La rencontre de Wallis et d'Oberea
Pedro Fernandes de Queirós a peut-être été le premier Européen à apercevoir en 1606 l’île de Tahiti, qu’il aurait nommée Sagitaria (ou Sagittaria). Cependant, le fait que l'île qu'il a vu soit Tahiti n'a pu être confirmé de façon probante.
Le premier Européen à visiter Tahiti est donc le lieutenant Samuel Wallis qui accoste le 17 juin 176717 dans la Baie de Matavai, située sur le territoire de la chefferie de Pare ('Ārue/Māhina), dirigée par la cheffesse "Oberea" (Purea). Wallis baptise l’île « Île du Roi George ». Les premiers contacts sont difficiles, puisque le 24 et le 26 juin 176718, des pirogues tentent de prendre le navire à l’abordage, soit par crainte d’une installation durable des Anglais, soit pour s’approprier les objets métalliques du navire. En représailles, les marins anglais tirent sur les pirogues et la foule située sur les collines. En réaction à cette puissante contre-attaque, les habitants de la Baie déposent des offrandes aux Anglais, manifestant ainsi leur volonté de paix ou de soumission19. Suite à cette épisode, Samuel Wallis entretient des relations cordiales avec la cheffesse "Oberea" (Purea)et reste sur l’île jusqu’au 27 juillet 176720.
La baie de Matavai, peinte par William Hodges, membre d'une expédition de Cook
Le 2 avril 176821, c’est au tour de Louis-Antoine de Bougainville d’accoster dans la Baie de Matavai. Il ne reste qu’une dizaine de jours dans cette île qu’il surnomme la « Nouvelle-Cythère », en hommage à l’accueil chaleureux et à la douceur des mœurs tahitiennes. Le récit qu’il fera de son escale contribuera à la création du mythe du paradis polynésien et alimentera le thème du bon sauvage, cher à Jean-Jacques Rousseau et alors très à la mode. À partir de cette date jusqu'à la fin du xviiie siècle, le nom de l'île est phonétiquement orthographié « Taïti ». À partir du xixe siècle, l'orthographe tahitienne « Tahiti » devient l'usage en français22.
En juillet 1768, James Cook est missionné par la Royal Society pour observer le transit de Vénus devant le soleil, phénomène qui doit être visible depuis Tahiti le 3 juin 176923. Il arrive à Tahiti à bord de l’Endeavour en avril 1769 et reste sur l’île pendant 3 mois24. Ce séjour permet de réaliser pour la première fois un véritable travail d’observation ethnographique et scientifique de l’île. Assisté du botaniste Joseph Banks, et du dessinateur Sydney Parkinson, Cook rassemble de précieuses informations sur la faune et la flore, ainsi que sur la société, la langue et les coutumes. Son équipe entretient par ailleurs des relations amicales avec la cheffesse "Oberea" (Purea), qu’ils prennent par erreur pour la reine de Tahiti. Ces échanges favoriseront la création de la dynastie Pōmare.
Cook revient à Tahiti entre le 15 août et le 1er septembre 1773, et une dernière fois entre le 13 août et le 8 décembre 1777. Lors de ce dernier séjour, il accompagne le chef Tu (neveu de la cheffesse "Oberea" (Purea)) lors d’une expédition guerrière à Mo'orea ('Aimeo). Cook refuse cependant d’apporter son soutien militaire et se contente de visiter l’île.